Sunday, October 1, 2006

Verhaal: Chateau de Méridon: Ode a l'amour (un requiem)

Je ne suis pas habitué à me reveiller pendant la nuit. Je ne sais pas ce qui m'a réveillé. C'est peut-être le claquement d'une fenêtre. Je sors de mon lit et regarde dehors. Tout est calme. Immobile, des arbres reflètent la clarté de la lune d'argentée. Çà et là un grillon sonne. La lune rayonne tellement clair, que l'on voit à peine les étoiles. Les ombres des statues du jardin se dessinent distinctement sur le gazon. Ils constitutent un ensemble mystérieux, l'anxiété est dénué de fondement sur l'herbe. Caché derriére des arbustes taillés court, les statues ressemblent à un orchestre symphonique qui attend que le chef d'orchestre commence la premierre mesure.

Je ris sous cape de moi-même et ce mysticisme. Aux moment où je veux fermer la fenêtre, je vois quelque chose s'échappe à la lisière du bois, pendant un petit moment. Je regarde attentivement, mais le jardin du chateau ne montre pas du mouvement. Est-ce que je rêve? Un petit nuage passe devant la lune. L'herbe devient noire. Quand je veux m'éloigner de la fenêtre pour la deuxièm fois, je vois glisser une chimère entre les statues. Maintenant, j'en suis sûr. C'etait une femme et elle te resemble. Non, je me rappele à l'ordre. Même si tu savois que je étais ici, en aucun cas tu viendrais me chercher. Tu as choisi quelq'un. Pas moi. Je suis la chimère jusqu'à sa disparition derrière l'angle du château. Au moment où je ne la vois plus, la lune réapparait derrière le nuage. Je sais que ce n'est pas toi, mais je ne peux pas réprimer l'espoir d'y croire. Précipitamment, je mets un pantalon. Je descends le grand escallier en colimaçon, je ne me questionne rien. Parfois une marche grince. Personne n'entend, il n'y a pas d'hôtes. Je parviens à la porte massive et grande, j'aspire profondement. J'ouvre la porte. Je ne sais pas, ce que je vais découvrir, j'espere que ce sera toi. A ce moment, je ne veux rien d'autre. La porte est pésante, les charnières grincent. Et sur l'escallier, tu es assise, dans une robe blanche. Je vois seulement ton dos, mais je sais que c'est toi. Le dos droit et gracieux. Le coeur me serre.

'Salut Gerard.' Ta voix, est comme un chant, chaud, provocant.

'Qu'est-ce que tu fais ici par exemple?!'

'Quelle question bête, tu peux poser.'

Un instant, je ne comprends pas.

'Donc et Robin? Vous étez quand même.... Je veux dire, est-ce que tu es venue seule?'

'Je suis ici. Tu est ici. C'est là la question. Viens, assieds toi près de moi.'

Je descends quelques marches et je m'installe à côte de toi. Tu as une mine magnifique. Dans le clair de lune, ta peau est d'une blancheur extraordinaire et tes boucles rousses semblent noires.

'Je ne comprends pas, Nora. Je croyais que tu ne voulais plus de moi...'

Rassurante, tu places un doigt sur mes lèvres.

'Et cette histoire de Suède!?'

'Tu rends les choses difficiles. Je suis fatiguée, j'ai fait un grand voyage.'

'Peut-être, mais c'est une situation particulaire. Il y a trois mois, tu me quittes sans plus et tu vas habiter chez ce maudit coquin. Maintenant tu es assise brusquement devant la porte.'

Tu te tais. Je me rends compte que je ne veux pas vraiment savoir. Je pose les questions pour la forme. Je dois dire quelque chose, demander une explication. Je ne sais pas, comment réagir à ta apparition soudaine.

Un soupir léger, comme toi seule sais si bien le faire, et cela me détend.

'Je regrette tout. Mais cette nuit aujourd'hui ce sera belle. On est ensemble', tu dis.

Tu n'as pas des bagages, je ne vois pas aucun sac. Un instant, je te trouve surprenante, mais je n'insiste pas longtemps. Tu t'appuies sur moi. Il fait chaud pour une nuit de Septembre. L'été est fini. Pendant quelque temps nous ne disons rien. Je n'ai jamais envie de parler. Tu m'as manqué, ma vie a basculé quand tu m'a quitté. Je me dissipe en travaillant au Chateau de Méridon. Mais tu sais cela. C'est pourquoi tu es ici.

'Viens, on monter dans ma chambre', je romps le silence.

Tu fais signe que oui et je t'aide à te lever.

Dans ma chambre, tu te deshabilles lentement. Ce que j'éprouve, est connu et intime, mais je m'apercevois que je suis tendu. Tu est revenue. Tu m'a quitté, mais tu est revenue. Tu enlèves tes derniers vêtements et ensuite tu viens dans le lit. On fait l'amour. Et ton corps me donne envie de rentrer.


Je m'éveille. La froide nuit de Septembre siffle autour de chateau. La petite aiguille de mon réveil de voyage marque quatre heures. J'ai un sentiment indéterminé de peine, d'absence. Lentement cela diminue. Quand je veux sortir de mon lit, je remarque que ma jambe gauche dort. Je me hisse hors de mon lit et fais un pas vers la fenêtre fermée. Les nuages obscurs glissent devant la lune, les arbres bougent dans le vent. La fenêtre est un peu bloquée, je la ferme avec des clous. Depuis le jardin, des statues me regardent avec un air de reproche.

Je retourne dans mon lit, j'ai conscience de ma lassitude, alors que demain je suis de service de petit-dejeuner. Et apres toute la journée, je travaille.

Un court instant, je pense à toi. Je suis seul.


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